"La ville, dans son expression la plus élémentaire, est la résultante de l’activité humaine. Par définition, elle se différencie volontiers de l’idée de nature. Longtemps enfermée dans les carcans de ses propres remparts, par nécessité de contrôle et d’ordre, la ville a depuis réussi à s’extravertir et dès lors à se dévoiler au monde.

 

L’homme n’a jamais autant désiré la nature, mais ses actes le poussent sans cesse et inévitablement à s’en détacher. Car cet homme, animé par un profond et fervent sentiment d’ordre, est avant tout celui qui a bâti la ville. La nature, objet de fantasmes et de convoitises, s’apparente alors dans cette vision orchestrale de l’habitat à un désordre ambiant, un chaos menaçant.

 

Mais l’homme et la ville ont besoin du vivant pour survivre autant que la nature a besoin de l’homme pour subsister en ville. Dès lors, ne sachant plus comment s’y prendre, et dans une maladresse avertie, cette nature pourtant tant convoitée, a été reléguée au rang de parure.

 

Cette nature, semblant d’illusion, s’installe aujourd’hui et malgré elle dans un milieu urbain aussi confus sur ses limites que sur son propre devenir. Et dans cette confusion la plus totale, la ville se délite, se fissure, laissant alors entrevoir un potentiel latent jusque-là insoupçonné demandant juste à être révélé à la lumière du jour..."